Formation continue
Développer les compétences pour relever les défis : entretien avec M. Leuenberger, Directeur général de la Banque Cantonale Neuchâteloise
M. Leuenberger, vous êtes Directeur général à la Banque Cantonale Neuchâteloise (BCN). Quelle est l’importance du développement des compétences au sein de votre établissement ?
La mise à jour des connaissances a de tout temps été un défi dans les organisations. Ce qui évolue, c’est la rapidité avec laquelle les besoins et attentes des clients se transforment, les technologies évoluent et, corollaire, les environnements légaux et réglementaires se développent. Offrir à notre clientèle un accompagnement à la hauteur de ses attentes et à notre personnel les moyens d’assurer dans la durée, quel que soit leur métier ou leur fonction, leur employabilité fait clairement partie de nos priorités. Vous posez la question de l’importance du développement des compétences, elle est stratégique. Les collaboratrices et collaborateurs doivent en ressentir le besoin et l’envie et l’employeur doit proposer un cadre qui le permette et l’encourage. C’est de cette manière que nous parviendrons à offrir, dans la durée, des services pertinents pour la clientèle, délivrés par des personnes compétentes.
Pouvez-vous nous parler de la philosophie de management de votre établissement ?
Notre organisation a une taille intermédiaire, ce que je trouve très intéressant. Cela nous amène à mettre en place un système de management reposant sur des principes et des bases claires, tout en conservant une grande proximité entre les couches hiérarchiques. Nous avons d’ailleurs réduit leur nombre récemment et travaillons activement, avec les équipes, pour développer l’idée que chacune et chacun peut prendre un peu plus d’autonomie dans sa tâche, pour autant que nous lui laissions l’espace pour le faire. C’est parfois d’abord contre-intuitif dans un environnement marqué par une forte culture du contrôle, mais à bien y réfléchir ce n’est pas du tout incompatible. Cette initiative est aussi à comprendre comme une réponse au problème de l’employabilité de chacune et chacun d’entre nous. Plus d’autonomie, plus de réflexion, plus de remise en question, plus d’initiative et en fin de compte, plus de satisfaction.
Qu’attendez-vous de vos cadres en matière de management, et comment les accompagnez-vous dans leur formation ?
J’attends de leur part du courage, une attention particulière à la communication et beaucoup de doigté. Se charger de la conduite d’un groupe, quel qu’il soit, implique un investissement personnel important. Cela s’apprend, mais il est difficile de bâtir cela s’il n’y a pas, au départ, de solides prédispositions. En ce qui concerne la formation, que je nommerais plutôt « cycle d’amélioration continue », cela commence par l’exemple et le ton adopté au niveau du top management. Comment exploiter pleinement le potentiel de chacune et chacun ? Voilà une question qu’il faut garder bien en tête. Il s’agit alors de réveiller des aptitudes préexistantes, d’encourager et de donner confiance dans les capacités managériales. Selon le niveau de motivation et les besoins, la formation peut passer par du coaching individuel.
Quels sont, selon vous, les principaux défis de la place financière romande en matière de développement des compétences ?
Nous avons la responsabilité de développer les compétences du personnel de nos établissements et d’offrir aux personnes qui en ont à la fois le potentiel et l’envie, les opportunités professionnelles qui les maintiendront dans notre secteur d’activité. Cela demandera toujours plus d’implication dans les plans de développement au sein des organisations. Par ailleurs, nous devons lutter pour le maintien de certaines compétences particulières. Banque de taille intermédiaire qui ne déploie pas son activité dans un centre financier important, nous peinons parfois à recruter dans des domaines très spécialisés.
En matière de développement des compétences techniques, le métier du crédit est au cœur des activités d’une banque cantonale. La prochaine session du certificat ISFB Crédits débutera très prochainement (mars 2025). Quels enjeux majeurs identifiez-vous dans le domaine des crédits, et en quoi ce programme peut-il offrir des solutions concrètes ?
En ce qui concerne l’établissement que je dirige, l’activité de financement représente l’activité principale. Bien que nous soyons attentifs à former la relève dans ce domaine, nous ne parvenons actuellement que difficilement à couvrir nos besoins, tant ceux-ci sont importants. Pouvoir s’appuyer sur une formation structurée, bien calibrée et développée à l’extérieur, permet à la fois de soulager les efforts de formation interne et de s’ouvrir à d’autres pratiques qui peuvent être très enrichissantes. J’ajoute que dans ce domaine, longtemps marqué par une grande stabilité, nous connaissons des évolutions importantes et rapides. Le Certificat ISFB Crédits répond donc à un besoin évident.

Pierre-Alain Leuenberger
Directeur général de la Banque Cantonale Neuchâteloise
“Offrir à notre clientèle un accompagnement à la hauteur de ses attentes et à notre personnel les moyens d’assurer dans la durée, quel que soit leur métier ou leur fonction, leur employabilité fait clairement partie de nos priorités.”
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