Formation continue
Sensibilisation aux risques opérationnels : Entretien avec Anthony Rolland (UBP) et Lino Finini (Advisor)
La gestion des risques opérationnels est un enjeu clé pour les banques. À l’UBP, une formation dispensée par l’ISFB a permis de sensibiliser les équipes aux enjeux réglementaires et pratiques, renforçant ainsi la culture de vigilance et de conformité au sein de l’établissement.
M. Rolland, vous avez récemment sollicité l’ISFB pour une formation visant à sensibiliser vos équipes aux risques opérationnels. Pouvez-vous nous en dire plus sur les besoins spécifiques qui ont motivé cette démarche ?
La sensibilisation aux risques opérationnels constitue un enjeu fondamental et intemporel au sein de tout établissement bancaire. Cette démarche ne découle pas d’un événement spécifique, mais davantage d’une prise de recul dans un contexte global, et de multiples facteurs.
En effet, les réglementations continuent d’évoluer, et nos équipes sont régulièrement formées à ce sujet pour s’adapter à ces changements. Cependant, il est tout aussi essentiel de faire un rappel régulier des risques associés, et ce tant aux personnes ayant des activités opérationnelles qu’aux managers, chacun jouant un rôle clé dans la gestion et l’atténuation de ces risques.
Par ailleurs, l’Union Bancaire Privée (UBP) est en constante croissance ; nous ajustons en permanence nos processus et contrôles pour nous adapter à cet environnement dynamique, et la formation aux risques est l’un des éléments nécessaires pour accompagner cette évolution.
M. Finini, vous êtes Directeur de programme ISFB mais également chargé de cours ISFB. Dans cette dernière fonction, vous avez récemment dispensé cette formation en interne de la banque UBP. Quel a été le processus de mise en place de cette intervention ?
Je collabore en effet depuis une dizaine d’années avec l’ISFB et je sais combien l’institut a à cœur d’apporter une formation de qualité à tous ses membres. Lorsque la banque a contacté l’ISFB, cette dernière a analysé les objectifs attendus et m’a sélectionné au sein des 150 intervenants disponibles ; j’ai été ravi de pouvoir répondre très rapidement de manière positive, car le sujet choisi, les risques opérationnels, fait partie de la palette de mes compétences. Très rapidement une séance de travail avec M. Rolland et le département RH de l’UBP a été mise sur pied. Lors de cette séance, les contours de la formation à donner ont été définis et nous avons été en mesure, avec le directeur général de l’ISFB, M. Mathias Baitan, de fournir à l’UBP un syllabus (cahier des charges) de la formation. Nous avons ensuite défini les groupes de travail et le calendrier. Dans ce cas précis, il s’agissait de fournir une formation à l’ensemble des collaborateurs des départements de M. Rolland, ce qui a nécessité 10 séances de 4 heures chacune.
M. Finini, quels sont les éléments clefs que vous avez enseignés dans cette formation ?
Il était intéressant de pouvoir apporter à l’ensemble des participants une explication claire de l’importance de la maîtrise des risques opérationnels, à travers une revue détaillée de la réglementation en place visant à prévenir ces risques. Celle-ci impose aux établissements financiers la mise en place d’une gouvernance et d’une documentation structurée et complète. Il était ensuite essentiel de mettre l’accent sur les impacts liés à la survenance de ces risques, au travers d’exemples choisis et révélateurs de mauvaises pratiques. Enfin, la discussion a porté sur les moyens à mettre en œuvre pour prévenir ces risques, ou les mitiger s’ils venaient à se produire.
M. Finini, quels outils ou méthodologies recommanderiez-vous pour identifier et gérer efficacement les risques opérationnels dans un environnement bancaire ?
Tout d’abord, il convient de sensibiliser les collaborateurs au fait que les régulateurs s’intéressent de près à cette problématique, qui dépasse donc le cadre strictement interne d’une banque. Connaître les principales règles imposées par le régulateur, qu’il soit suisse ou étranger, est essentiel. Il convient donc de mettre en place une veille réglementaire afin de s’assurer d’être en permanence au fait des attentes des autorités. Ensuite, la transformation de ces règles externes en réglementation et organisation interne est indispensable, non seulement pour répondre aux autorités, mais surtout pour instaurer dans l’entreprise une culture de prévention des risques au travers d’une documentation correcte des risques identifiés, leur évaluation, les mesures de mitigation et un calendrier périodique de revue de ces mêmes risques. Enfin, un rappel périodique des règles de prudence et de l’importance d’un travail vigilant par les collaborateurs est également recommandé.
M. Rolland, en quoi cette formation a-t-elle été bénéfique pour vous et vos équipes ? Pourquoi est-il crucial, selon vous, qu’une banque investisse dans la formation sur les risques opérationnels ?
Pour toute formation, j’ai toujours à cœur d’intégrer une dimension théorique, qui établit le cadre bien sûr, ici réglementaire, mais aussi une approche pratique, que nous avons illustrée avec des cas concrets rencontrés au sein de l’UBP et dans l’industrie en général. M. Finini a su adapter le contenu du cours pour allier ces deux aspects de la formation de manière harmonieuse.
Le risque opérationnel fait partie intégrante du quotidien des équipes support, qui traitent des volumes et des montants significatifs ; le danger réside dans la routine, qui, par définition, pourrait nous amener à négliger certains fondamentaux de contrôle et de reporting. Il n’est donc pas superflu d’apporter des ‘piqûres de rappel’. Ainsi, en intégrant la sensibilisation aux risques opérationnels, nous nous assurons que chaque acteur de l’établissement est conscient des enjeux et des responsabilités qui lui incombent. Cela nous permet non seulement de respecter les normes réglementaires, mais également de nous positionner comme un acteur de confiance auprès de nos clients.
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